La musique a toujours été source d’inspiration. De tous les temps, des artistes ont créé et joué de la musique. Mais au fil des décennies, sa création, sa consommation et sa promotion a bien changée !
Retour sur les différentes étapes musicales par lesquelles nous sommes passés (en tout cas moi je suis passée) des années 90 à aujourd’hui.
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Dépoussiérer la musique d’avant 2000
Avant, pour se faire connaître en tant que musicien.ne, il fallait se faire repérer par une maison de disque sur une petite scène ou bien avoir un bon réseau. On passait alors ses sons à la radio, puis les plus chanceux.ses faisaient de la promo sur les plateaux télé. Et pour finir le trio médiatique gagnant : shooting photo et interviews pour les magazines, tels que Star Club, Fan 2, Hit Machine, afin de combler les fans et qu’ils se sentent plus proches de nous. Le top : avoir un poster format A1 et les paroles de nos chansons détachables dans le magazine.
Ça c’était la promo de l’époque : radio-presse-télé. Tout ça pour vendre des CDs, DVDs, des places de concerts et parfois même des produits dérivés. Ça c’est l’époque dans laquelle j’ai grandi et dans laquelle j’ai construit ma culture musicale. Pour certains c’était les vinyles, les K7 dans la voiture, l’école des fans ou Platine 45. Pour moi, c’était les spectacles de comédie musicales sur VHS (Notre Dame de Paris, Roméo & Juliette…), les baladeurs CD et le Hit Machine de Charlie et Lulu.
Mais voilà, le début des années 2000 et l’arrivée d’internet a changé nos habitudes d’écoutes, la manière de créer la musique et l’industrie musicale a pris un tournant.
Comment l’arrivée d’Internet a changé la manière de créer et promouvoir la musique
Le début des années 2000 a modifié les codes de la promotion musicale et on a vu des artistes débarqués de nulle part et connaître un succès fou. C’est l’arrivée d’internet et sa démocratisation qui vont rabattre les cartes de la musique jusque-là détenues par les maisons de disques.
TV Show must go on
En 2001, un nouveau concept d’émission de télévision voit le jour : la télé réalité, tout droit débarqué des États-Unis. Le 8 janvier 2001 : Loft Story est la première émission de télé-réalité diffusée en France. Le concept cartonne, et il n’en fallait pas moins pour que l’industrie musicale s’en inspire en créant la première émission de télé-réalité musicale : la Star Academy qui verra le jour en septembre 2001. S’en suivra Pop Star ou encore la Nouvelle Star, des émissions qui ont pour but de dénicher les nouveaux talents musicaux.
Ces programmes vont faire émerger de nouveaux talents sortis de nulle part (ou presque), des noms qui sont encore connus de nos jours : Jenifer, Nolween Leroy (Star Academy), Julien Doré, Christophe Willem (la Nouvelle Star) ou encore M. Pokora (Pop Star). Des personnalités auxquelles on s’attache dernière notre télé au fur et à mesure des semaines et des émissions qui permettent de créer un lien avec des fans avant même d’avoir sorti le moindre disque.
Du piratage à l’abordage
En parlant de disques, les années 2000 ont été un tournant majeur pour les supports d’écoute audio. On était déjà passé des vinyles aux K7 puis au Compact Disc, plus petits et plus pratiques.
Avec l’arrivée d’internet et mon premier ordinateur, j’ai arrêté d’acheter les compilation “Best hit 2002” ou “Hit Machine 2003 – volume 1” pour me créer mes propres compil’. J’ai vite compris comment on téléchargeait une musique sur eMule ou MegaUpload et je gravais mes propres CD contenant mes musiques préférées.
Mais une des plus grandes illustration de cette numérisation, c’est l’arrivée du MP3. Ma manière de consommer et d’écouter de la musique a changé lorsque j’ai eu mon premier MP3 en cadeau à Noël 2004 qui m’a fait abandonné mon vieux Walkman. Même si au départ, je ne pouvais pas y mettre plus de 10 musiques, les MP3 ont très vite évolués et j’étais satisfaite de pouvoir écouter ma musique téléchargée à la qualité sonore médiocre dans la cour de récré, mon MP3 dans la poche. Le graal musical pour moi fût atteint lorsque j’ai pu acheter mon tout premier iPod en 2009 – même si je me battais avec iTunes – cette révolution Apple a mis KO le disque compact et mon iPod m’a suivi pendant des années.
Les réseaux sociaux ont donné un souffle nouveau à la musique
Avec les réseaux sociaux, n’importe qui peut être l’artiste et l’artiste peut être le public. Facebook, Twitter, Instagram on permet de créer une réelle connexion entre les artistes et leurs fans. On ne s’est jamais sentis aussi proches des artistes qui publient leur vie privée sur leur média préféré. Revenons sur les différentes plateformes digitales qui ont marqué la musique : MySpace, SoundCloud, YouTube, TikTok.
Une percée de l’espace
En 2003, un nouveau site web voit le jour et vient s’immiscer dans le cercle très fermé de l’industrie musicale : MySpace. Ce tout premier réseau social a révolutionné la manière de promouvoir sa musique. Dorénavant on peut publier ses créations directement sur la plateforme et se faire connaître du grand public, mais surtout des potentiels maisons de disques. MySpace a connu un succès mondial et a permis l’émergence de nombreux artistes tels que Lily Allen ou les Arctic Monkeys (♥️). Pour l’anecdote, c’est un fan des Arctic Monkeys qui a décidé de créer une page MySpace au nom du groupe de rock britannique et d’y poster leurs musiques. C’est ainsi que leurs sons arriva aux oreilles du label indépendant Domino Records qui leur proposa un contrat et qui leur permettra de connaître le succès.
On connait tous malheureusement la fin tragique de cette belle histoire pour MySpace. Le réseau social qui avait pourtant tout pour réussir perdra de sa splendeur à la fin des années 2000, quitte à complètement s’effacer à cause de la prédominance d’autres réseaux sociaux, particulièrement Facebook et YouTube, et des plateformes de streaming audio telles que SoundCloud ou encore Mixcloud.
Un nuage orange à l’horizon
En 2007, une autre plateforme digitale a vu le jour : SoundCloud. À l’origine, la plateforme voulait donner aux artistes un moyen de mettre en ligne leur création et d’obtenir des retours. Le gros avantage de SoundCloud c’est de pouvoir partager des morceaux sur d’autres réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter afin de toucher une plus large audience.
Rapidement, SoundCloud devient la référence des puristes de la musique indé. On y trouve des artistes non produits, des sets enregistrés en soirées, des morceaux inédits, des captations de concerts… Bref, le nuage orange constitue le catalogue musical le plus fourni des plateformes de streaming (120 millions de titres). C’est la première fois que l’on peut écouter autant de musiques de manière gratuite et découvrir des sons rares. Le site est le refuge privilégié des rappeurs américains qui sont devenus des incontournables de la scène hip-hop : XXXTentation, Lil Pump ou encore Chance The Rapper qui rachètera la plateforme en 2017.
Les maisons de disques, quant à elles, n’ont pas vu d’un bon oeil cette offre musicale gratuite et contraignent SoundCloud à changer de modèle. La plateforme devient en partie payante en 2016 et ces nouvelles contraintes l’handicapent plus qu’autres choses. La version payante ne semble pas séduire les utilisateur.rice.s et d’autres plateformes de streaming audio vont lui voler la vedette : Spotify et Deezer.
Quand l’audio devient vidéo
Né en 2005, YouTube est un site web d’hébergement de vidéo racheté en 2006 par Google qui en fera un vrai média social et un acteur incontournable de l’industrie musicale.
Même si YouTube est classé comme “services culturels dématérialisés” par l’Observatoire de la Cité de la musique, on ne peut nier son rôle à jouer dans le secteur musical.
Au même titre que SoundCloud ou les autres plateformes de streaming audio, YouTube propose aux créateur.rice.s de musique de publier leurs morceaux sur la plateforme. À la seule différence que YouTube est un média vidéo ! Il faut donc accompagner sa musique au pire d’un visuel au mieux d’un clip !
Au fur et à mesure que le marché du streaming se consolide, YouTube va prendre du terrain sur l’industrie musicale et de nombreux artistes vont se faire repérer grâce à la plateforme vidéo, tels que : Lana Del Rey, Justin Bieber ou encore le célèbre chanteur coréen PSY et son fameux Gangnam Style, sur lequel j’ai beaucoup dansé.
Aujourd’hui, YouTube est le deuxième site le plus consulté au monde (après Google) et même s’il s’étend à plusieurs secteurs (gaming, divertissement, sport, mode & beauté…), il est toujours d’usage d’écouter de la musique sur YouTube. D’ailleurs la plateforme a montré que la musique et l’image allait de paire, ce qui nous amène tout droit vers l’ère de la vidéo.
TikTok casse les règles de la musique
Tous les réseaux sociaux ont essayé d’attraper le marché musical, sans grand succès…. jusqu’à TikTok ! En 2020, nous sommes bien entré dans l’ère de la vidéo. Nous consommons de plus en plus de contenu vidéo sur toutes plateformes confondues, et ça le géant chinois l’a bien compris. Avec plus de 5 milliards d’internautes dans le monde, TikTok a cassé les règles de la musique. Ici, on consomme des vidéos courtes format vertical et ça marche. La preuve toutes les plateformes la reprenne : Instagram et Facebook avec les reels, YouTube avec les shorts, Pinterest avec les épingles idées… Bref, TikTok s’est imposé – en quelques années seulement – comme le réseau social incontournable pour les artistes.
Aujourd’hui, 80% des utilisateur.rice.s disent découvrir de nouveaux morceaux sur TikTok. De jeunes inconnus sont devenus des stars en quelques jours grâce à ce réseau social : Lil Nas X, Wejdene, Gayle… Le succès mondial de la plateforme a éveillé la curiosité des maisons de disques qui s’en servent aujourd’hui pour promouvoir leurs jeunes talents. Avec TikTok, la musique ne se consomme plus de la même manière, il suffit d’une top line de quelques secondes entrainante pour qu’une chanson devienne “tiktokable” et donc reprise par des milliers d’utilisateur.rice.s en quelques jours. La musique devient virale sans même qu’on l’ait entendue dans son entièreté. Ne serait-ce pas le comble pour un artiste qui cherche le succès et la reconnaissance de son art ?
La musique s’est métamorphosée à travers les époques. Les supports d’écoutes et la promotion des artistes ont évolués en même temps que notre utilisation d’internet et des réseaux sociaux. Alors qu’aujourd’hui on semble tout miser sur TikTok, quelle sera le rôle de la musique dans le futur ?
Nos années Covid et l’évolution du digital ont également boulversé notre manière de consommer la musique. On a pu voir 5 millions de connexions payantes pour le concert live-stream de Dua Lipa, 33 millions de personnes au concert virtuel de Little Nas X, un concert de Travis Scott sur le jeu vidéo Fortnite ou encore David Guetta mixer dans le Metaverse. Bref, l’avenir de la musique sera probablement hybride. Les manières de la promouvoir vont encore évoluer… Dans tous les cas, les artistes n’en ont pas fini de créer !